L'épée de vérité de Terry Goodkind
Je viens de lire le tome 1 de l’épée de vérité. Sans dire que c’est une sombre bouse, j’ai quand même trouvé ça globalement très mauvais.
En fait, j’ai failli abandonner au bout des 200 premières pages qui ne sont constituées que de dialogues extrêmement niais et interminables entre Kahlan, Richard et Zedd. J’ai détesté la surabondance de points d’exclamation, c’est quoi cette mode de ponctuer ses phrases de points d’exclamation toutes les deux lignes ?
Le début du roman est vraiment interminable. Richard, beau, fort, intelligent, gentil, bref le héros idéal, rencontre Kahlan, belle, gentille et intelligente elle aussi : au bout de deux secondes il sait que c’est la femme de sa vie, et ils vont retrouver Zedd. Et paf tout s’enchaîne : Kahlan est la mère inquisitrice, Zedd le sorcier, Richard un sourcier digne de l'épée de vérité. Ce dernier a par ailleurs et comme par hasard appris le grimoire par cœur avant de le détruire, ce qui va se révéler capital pour la suite. C’est un peu gros, toutes ces coïncidences.
Nos protagonistes partent pour sauver le monde des griffes du méchant Rahl. Franchement par moment j’avais un peu l’impression de lire « oui-oui pique-nique avec ses amis dans la forêt », tellement le style est simpliste et niais. Tout le long du roman on nous sert jusqu’à l’écoeurement le fameux « sourire Richard », la soupe aux épices (dont on échappe de peu à la recette complète), les dégustations de fromage. Les personnages passent leur temps à s’enlacer, à passer leur bras autour des épaules de leurs amis, à s’échanger des compliments : mon Dieu que c’est mauvais !
Et puis il y a les raccourcis gênants, les incohérences : Par exemple, à un moment, Kahlan est allongée sur le sol, couverte de serpents qui s’enroulent autour de ses bras, de ses jambes. L’auteur nous dit qu’elle a les bras le long du corps et ne doit pas bouger. Une page plus tard, on lit qu’elle se laisse tomber à genoux et que Richard la relève. Je suis vainement revenue en arrière pour trouver le moment où elle avait échappé aux serpents, sans succès. On ne sait pas comment elle s’est débarrassée des serpents.
OK, je sais, c’est un détail, mais ce sont entre autre ces petits détails qui m’ont empêchée de rentrer dans l’histoire. A un autre moment aussi, la petite Rachel dit au sorcier Giller : « j’ignorais que vous vouliez fuir ».
Forcément qu’elle l’ignorait il n’en a jamais été question avant, pas même lors de la scène où elle lui dit ça. Elle a du deviner sans doute…
Et puis j’ai trouvé les héros trop manichéens, les gentils vraiment trop gentils. Les obstacles qui paraissent insurmontables trouvent une solution en deux coups de cuillères à pot, comme par exemple Richard qui trouve en deux secondes le moyen de franchir la frontière réputée infranchissable.
Bref, des héros sans nuances, un roman taillé à coup de serpe, à l’emporte-pièce dont je n’ai pas retiré un grand plaisir et dont j’ai compté les pages. Je ne lirais pas le tome 2, je pense que vous l’avez deviné. Je dirai en conclusion : merci la médiathèque de m'avoir permis de lire ce roman sans débourser un centime, car j'aurai vraiment regretté mon argent si j'avais du l'acheter.