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Le coin de Marganne

29 janvier 2010

L'épée de vérité de Terry Goodkind

Je viens de lire le tome 1 de l’épée de vérité. Sans dire que c’est une sombre bouse, j’ai quand même trouvé ça globalement très mauvais.

En fait, j’ai failli abandonner au bout des 200 premières pages qui ne sont constituées que de dialogues extrêmement niais et interminables entre Kahlan, Richard et Zedd. J’ai détesté la surabondance de points d’exclamation, c’est quoi cette mode de ponctuer ses phrases de points d’exclamation toutes les deux lignes ?

Le début du roman est vraiment interminable. Richard, beau, fort, intelligent, gentil, bref le héros idéal, rencontre Kahlan, belle, gentille et intelligente elle aussi : au bout de deux secondes il sait que c’est la femme de sa vie, et ils vont retrouver Zedd. Et paf tout s’enchaîne : Kahlan est la mère inquisitrice, Zedd le sorcier, Richard un sourcier digne de l'épée de vérité. Ce dernier a par ailleurs et comme par hasard appris le grimoire par cœur avant de le détruire, ce qui va se révéler capital pour la suite. C’est un peu gros, toutes ces coïncidences.

Nos protagonistes partent pour sauver le monde des griffes du méchant Rahl. Franchement par moment j’avais un peu l’impression de lire « oui-oui pique-nique avec ses amis dans la forêt », tellement le style est simpliste et niais. Tout le long du roman on nous sert jusqu’à l’écoeurement le fameux « sourire Richard », la soupe aux épices (dont on échappe de peu à la recette complète), les dégustations de fromage. Les personnages passent leur temps à s’enlacer, à passer leur bras autour des épaules de leurs amis, à s’échanger des compliments : mon Dieu que c’est mauvais !

Et puis il y a les raccourcis gênants, les incohérences : Par exemple, à un moment, Kahlan est allongée sur le sol, couverte de serpents qui s’enroulent autour de ses bras, de ses jambes. L’auteur nous dit qu’elle a les bras le long du corps et ne doit pas bouger. Une page plus tard, on lit qu’elle se laisse tomber à genoux et que Richard la relève. Je suis vainement revenue en arrière pour trouver le moment où elle avait échappé aux serpents, sans succès. On ne sait pas comment elle s’est débarrassée des serpents.

OK, je sais, c’est un détail, mais ce sont entre autre ces petits détails qui m’ont empêchée de rentrer dans l’histoire. A un autre moment aussi, la petite Rachel dit au sorcier Giller : « j’ignorais que vous vouliez fuir ».

Forcément qu’elle l’ignorait il n’en a jamais été question avant, pas même lors de la scène où elle lui dit ça. Elle a du deviner sans doute…

Et puis j’ai trouvé les héros trop manichéens, les gentils vraiment trop gentils. Les obstacles qui paraissent insurmontables trouvent une solution en deux coups de cuillères à pot, comme par exemple Richard qui trouve en deux secondes le moyen de franchir la frontière réputée infranchissable.

Bref, des héros sans nuances, un roman taillé à coup de serpe, à l’emporte-pièce dont je n’ai pas retiré un grand plaisir et dont j’ai compté les pages. Je ne lirais pas le tome 2, je pense que vous l’avez deviné. Je dirai en conclusion : merci la médiathèque de m'avoir permis de lire ce roman sans débourser un centime,  car j'aurai vraiment regretté mon argent si j'avais du l'acheter.

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18 janvier 2010

Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy

présentation de l'éditeur :

Publié pour la première fois en français sous le titre Barbara, au Mercure de France en 1901, Far from the madding crowd parut en Angleterre en 1874, sans nom d'auteur tant le roman était osé. Une jeune femme Barbara Everderne (signalons que Bathsheba, l'héroïne, devient Barbara), belle et libre autant qu'on peut l'être en milieu rural à l'époque victorienne, est mariée à un militaire qui la torture. Un amoureux tue le mari. Et Barbara épousera l'homme qui l'aime depuis toujours, qu'elle avait d'abord éconduit, un berger. L'ouvrage est réédité en 1980, dans une traduction à peine modifiée, sous le titre Loin de la foule déchaînée. Thomas Hardy, auteur de Tess d'Uberville - dont Roman Polanski a tiré l'un de ses films les plus célèbres -, de Jude l'Obscur, du Maire de Casterbridge, répond à la sensibilité profonde des lecteurs modernes par le récit violent qu'il nous conte des désordres de l'amour et l'évocation d'une nature saisie dans sa nudité et sa vitalité bienfaisantes. Une sorte d'amoralisme tranquillement intrépide et ce qu'on pourrait appeler le sentiment cosmique de la vie (si humble soit-elle) assurent aux romans de Thomas Hardy, mort en 1928 à l'âge de quatre-vingt-huit ans, une jeunesse éternelle.

Je viens de lire le roman et dans la foulée j'ai vu l'adaptation TV (ITV 1998).

Le roman : j'ai beaucoup aimé, comme toujours chez Thomas Hardy les descriptions de la nature, les scènes avec les animaux, le travail à la ferme. Ce sont des qualités que j'ai retrouvées dans l'adaptation TV. J'ai trouvé le roman agréable à lire, même si j'ai été spoilée en lisant la page 4 de la couverture de l'édition Mercure de France qui raconte la fin de l'histoire Neutral

Les personnages : J'ai pas du tout aimé Bathsheba. Thomas Hardy veut en faire un personnage volontaire, indépendant, qui sait prendre les choses en main, j'ai trouvé qu'elle était tout le contraire :

- Elle ne veut pas de régisseur et entend faire le travail elle-même mais quand elle fuit à Bath pendant deux semaines, elle ne s'occupe pas de savoir si la ferme tournera pendant son absence, je trouve qu'elle n'assume pas ses responsabilités.

- Elle ne sait pas dire non à Boldwood. Elle ne l'aime pas, n'a pas envie de lui, pourquoi donc ne pas lui dire NON tout simplement ? Par son manque d'enthousiasme, on voit bien qu'elle ne se décide à l'épouser qu'à contre-coeur pourquoi donc ne pas le refuser dès le départ ? Je trouve en cela le personnage faible de caractère.

J'ai beaucoup aimé Gabriel par contre, sa force, sa patience, son courage.

L'adaptation TV : j'ai pas trop compris le choix de l'actrice qui joue Bathsheba, je trouve qu'elle n'a pas la beauté ténébreuse qui est décrite dans le livre. Elle est beaucoup moins belle que Natasha Little qui joue le rôle de Fanny, je ne puis croire que Franck oublie Fanny pour Bathsheba, dans le roman il insiste sur le fait que ce sont les charmes de Bathsheba qui l'ont attiré et l'ont détourné de Fanny.

Nathaniel Parker est extraordinaire dans le rôle de Gabriel. Moi qui n'aimait pas cet acteur à cause de son rôle dans Bleak House, j'ai découvert toute l'étendue de son talent. Natasha Little est formidable aussi.

Par contre, Jonathan Firth est désespérement fade. J'ai pas trop compris comment Bathsheba pouvait craquer pour lui dans l'adaptation TV, heureusement que j'avais lu le livre. La scène avec le sabre est ridicule : Franck se contente de faire deux trois moulinets devant Bathsheba, elle est sensée craquer devant cette démonstration ? Pff !

En résumé, je dirai que je n'ai que très modérement aimé l'adaptation, elle ne rend pas toute la force du roman. A la fin, on n'est pas trop convaincu de l'amour de Bathsheba pour Gabriel, heureusement que j'avais lu le roman avant, sinon j'aurai pu penser qu'elle l'épousait parce qu'elle n'avait pas su dire non, une nouvelle fois !

11 janvier 2010

La foire aux vanités de William Makepeace Thackeray

Présentation de l'éditeur :

Il s'agit de l'un des plus grands classiques du roman anglais. Le XIXe siècle britannique est divisé entre Dickens et Thackeray comme le nôtre entre Balzac et Stendhal. Thackeray (1811-1863) est l'égal de Stendhal et La Foire aux Vanités (1848), son chefs-d'œuvre. Il y utilise un style humoristique ou ironiquement épique pour donner l'un des plus grands romans de satire sociale en langue anglaise. La thèse fondamentale du livre est que, dans la société occidentale, le seul moyen d'arriver, si l'on est sans naissance ni fortune, est de violer tous les principes moraux que la société fait semblant de respecter. La question qu'il pose donc est : qui faut-il blâmer, ces aventuriers, ou le système qui les rend nécessaires ? Le personnage principal est une femme hypocrite, ambitieuse et sans scrupules : on assiste à son ascension au sommet de la société et à sa chute. Autour d'elle s'agite, dans une immense fresque, la " Foire aux Vanités ".

Mon avis :

Un passionnant roman de 1071 pages. J'aime les histoires longues, qui prennent le temps de s'installer (je n'achète pas les livres au poids, comme on dit, mais j'ai horreur de ces petits romans anémiques de 100 pages qui survole sans vraiment entrer dans le vif su sujet). L'action commence aux alentours de 1812. Elle se poursuivra sur près de 20 ans.

C'est l'histoire de deux jeunes filles, l'une intriguante, ambitieuse, et sans scrupules, Becky Sharp, et l'autre, douce, modeste et fidèle, Amelia Sedley. Elles sont amies, si tant est que l'on puisse dire que Becky a assez de générosité pour être réellement amie avec quelqu'un, ce dont je doute.

Car Becky ne s'intéresse aux gens que par intérêt. Née pauvre, elle va tout faire pour s'élever dans la société, quitte à compromettre sa vertu, à mentir. Elle fait semblant d'avoir des sentiments, elle joue, elle simule, rien n'est spontanée chez elle, tout est étudié, elle est incapable de s'attacher, elle ne va même pas aimer son enfant. Et pourtant elle n'est pas antipathique, on en arrive même à l'aimer. Si elle était née dans une famille fortunée, je pense qu'elle n'aurait pas eu ces travers, elle n'aurait pas été obligée de se créer ce personnage de femme hypocrite et sans scrupules. Jolie, vive d'esprit, chanteuse talentueuse, elle aurait épousé un mari riche, elle aurait brillé dans les salons et tout le monde l'aurait aimée. Elle n'a pas eu de chance, la vie ne l'a pas gâtée.

Amélia est son contraire : née dans une famille riche mais qui s'apauvrira dramatiquement, elle est sincère, aimante. Mariée à un capitaine et très tôt veuve, elle va repousser pendant 15 ans l'amour du Major Dobbin, un homme d'une extraordinaire bonté et fou amoureux d'elle. Amélia est fidèle au souvenir de son mari, même si celui-ci ne méritait pas autant de sacrifices. Bon on peut dire quand même qu'Amélia est un peu cruche. Elle manque de volonté, de punch, elle en est un peu énervante, par moment on a envie de la secouer.

Autour de ces deux personnages, une foule de second rôle : les parents et le frère d'Amélia ; la famille de son mari, les Osborne ; la famille Crawlay, famille du mari de Becky, Rawdon. Le fidèle Dobbin. Des nobles.

On dévore littéralement les pages, tant Thackerey fait preuve de talent à nous décrire la société de ce début de XIXème siècle. On voyage en Angleterre, en France, à Bruxelles. Vraiment ce roman est une formidable réussite.

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